vendredi 14 août 2009

And so... what ?

"- T'as pas plus gai ?"
"- Plus joyeux, tu sais faire ?"
"- Et sinon, à part des trucs déprimants, tu joues quoi... ?"

En un mois, j'ai eu trois réflexions similaires, de trois personnes différentes ne se connaissant même pas... Et cet après-midi, alors que mon esprit vagabondait dans les transports en commun, ces trois remarques ont fait mouche, de concert avec une pensée qu'on m'avait confiée il y a plusieurs années de cela : "Le piano, quelque part, c'est aussi un exutoire... Ça défoule, non ? Quand je sens que je vais craquer, j'en joue, et ça me vide...".

Il n'est pas difficile de suivre le fil de ma pensée en mettant bout à bout ces différentes phrases... Pourquoi est-ce que je suis si touché par certaines mélodies ? Pourquoi mon répertoire est-il exclusivement composé de musiques mélancoliques ? Parce que j'y trouve un écho en moi ? Probablement... Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de malheureux ? Je ne sais pas trop. Incomplet, peut-être.

Une amie inestimable m'a un jour fait une remarque du genre "Tu sais, je trouve que tu vis incroyablement bien ton célibat... Quand je regarde d'autres personnes autour de moi... Tu le vis bien, et ce n'est pas pour autant que tu sembles résigné, je trouve ça vraiment bien." Tu me prends toujours au dépourvu, tu sais ? Toujours la petite réflexion sortie de nulle part, qui fait mouche... (Profite bien du soleil !).

Tout ça pour dire... Je ne suis peut-être pas le plus heureux des hommes, certes; et je me confie plutôt rarement (du moins depuis quelque temps). Peut-être que mon piano n'est qu'une expression de mes sentiments refoulés, mais honnêtement, je ne le pense pas : ça n'est pas uniquement ça en tout cas. Je prends un réel plaisir à apprendre, et surtout récemment, car je sens vraiment mes progrès : apprendre un morceau d'oreille en un soir, deux fois de suite... c'est un réel progrès ! Et en apprendre un (avec la partition) que je n'aurais pas envisagé il y a seulement un an en seulement deux jours - certes sans le maîtriser totalement - est aussi très encourageant !

Ce qui est sûr, c'est que je joue ce qui me touche, ce qui trouve un écho en moi. Telle mélodie va me marquer parce que j'ai passé un moment inoubliable... Telle autre parce qu'elle me rappelle quelqu'un... Un parent décédé, une amitié profonde, un amour perdu, vivant, ou à venir...
Il y a une certaine tendresse dans la mélancolie, et c'est souvent cela que j'exprime. L'amour, ce n'est pas seulement l'amour avec un grand "A"; on peut aimer d'un millier de façons, une mère, une sœur, une amie, une amante... Mais la tendresse ne s'exprime que par la douceur.

Hommage au passé, humeur du moment, espoir à venir...
Je joue ce qui me plaît, que ça vous plaise ou non. Mais même si je ne joue pas pour vous... Sachez je ne joue pas que pour moi.

1 commentaire:

Audrey Delahaye a dit…

Je garde à présent dans mon téléphone... le souvenir d'une douce mélodie joué un soir au piano...

Qui me rappelle toi, et la joie que j'ai de t'avoir dans ma vie.